On lit parfois de la plume de nos voisins français que l’union de la Bretagne à la France aurait été une union consentie, volontaire, plébiscitée par le peuple breton. Il n’en est rien. Au Moyen Âge, la Bretagne était un duché souverain, qui ne devait pas grand chose au royaume de France. Pendant toute son existence comme Etat indépendant, la Bretagne fut en conflit permanent avec la France. 

I. De l’invasion militaire à la confiscation du duché.

La longue période de conflits entre Français et Bretons se termine en 1487 et 1488 par l’invasion de la Bretagne par les armées de Charles VIII. Les armées bretonnes sont écrasées le 28 juillet 1488 à Saint-Aubin-du-Cormier. Par la suite, la France impose à la Bretagne un droit de regard sur les mariages de l’héritière du duché, Anne de Bretagne, par le traité du Verger, signé en août 1488. Anne, refusant le diktat français, se propose au mariage avec Maximilien Ier du Saint-Empire, qui accepte. Les noces se déroulent par procuration dans la cathédrale de Rennes le 19 décembre 1490.

Les Français considèrent que ce mariage viole les termes du traité du Verger, et envahissent à nouveau la Bretagne. Anne se retrouve alors contrainte d’épouser Charles VIII, le roi de France, qu’elle déteste. En 1499, Charles VIII décède, et Anne de Bretagne se marie avec Louis XII, son successeur. Elle impose alors lors d’un traité signé en 1499 que la couronne de Bretagne revienne au deuxième enfant de leur union, garantissant ainsi l’indépendance du duché. En 1514 elle décède, sa fille Claude qui lui succède décèdera 10 ans plus tard.

C’est à la mort de Claude que le roi de France décide de passer à l’action. La couronne de Bretagne était entre les mains d’Henry, deuxième fils de la duchesse Claude, qui en vertu du traité de 1499 devait devenir Duc de Bretagne. Il dépossède Henry et donne à son frère aîné, héritier de la couronne de France, les pleins pouvoirs.

II. Le coup d’état de 1532.

S’ensuit alors un saccage de toutes les institutions bretonnes, une par une. Le roi de France attribue aussi de grandes seigneuries à des nobles français pour renforcer son influence. En 1532, un prétendu “traité d’union » est conclu entre les Bretons et le roi de France, à Vannes. Le traité est signé sans aucune négociation, aucun texte commun n’est décidé et les Bretons sont finalement placés devant le fait accompli, sans aucun vote. La séance qui voit la signature du traité est d’ailleurs très mouvementée.

Une fois le “traité” unilatéralement établi par les Français, le roi de France promulgue un édit pour signifier qu’il accepte “la proposition des Bretons” qui n’avaient, comme on l’a vu, rien demandé, rien voté et rien approuvé. En droit, il ne vaut rien : c’est un coup d’état. Ce prétendu “traité” garantissait toutefois quelques libertés à la Bretagne : autonomie, vote des impôts, possibilité de faire des remontrances et de ne pas approuver les lois françaises. Maigre consolation, après la perte de la souveraineté.

Ces quelques garanties furent balayées en 1789 par les révolutionnaires français, qui, divisant les anciennes provinces en départements et abolissant les “privilèges” (comprendre les libertés locales), mettaient fin à plus de 250 ans d’autonomie de fait pour la Bretagne. 

Conclusion : Vers la renaissance !

Nous l’avons vu, la Bretagne ne devint française qu’après des décennies d’entourloupes et de manipulations, le peuple breton n’ayant jamais consenti son annexion. Il est grand temps d’ouvrir les yeux de nos compatriotes et d’imposer la renaissance de la Nation Bretonne.

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Neven ar Ruz.