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Morvan Marchal, né Maurice Marchal, est né à Vitré le 31 juillet 1900, d’un père vosgien et d’une mère bretonne. Il passe son enfance à Vitré puis part à Rennes où il obtiendra son bac en 1917. Il s’inscrit alors en Ecole d’Architecture à Rennes et découvre en parallèle l’histoire de Bretagne à travers Jean Choleau, le célèbre militant de la Fédération Régionaliste de Bretagne.

À tout juste 18 ans, il fonde avec quelques amis étudiants le Groupe Régionaliste Breton qui prend vite le nom de Breiz Atao à la fin de l’année 1918. En janvier 1919 paraît le premier numéro de la revue Breiz Atao, sur une ligne régionaliste bretonne et patriotique française, avec l’idée que la Bretagne est une “petite patrie” intégrée à la “grande patrie française”. Mais rapidement, la ligne évolue vers un nationalisme breton de plus en plus strict, et Breiz Atao écrit en 1921 que la Bretagne est “une grande patrie à elle toute seule”.

À l’été 1921, Morvan Marchal s’éloigne peu à peu de Breiz Atao à cause de tensions entre lui et Olier Mordrel. En 1922, il part aux Beaux-Arts de Paris pour terminer ses études d’architecture et obtient, en 1924, le 2e Prix de Rome d’Architecture. C’est pendant cette période qu’il commence à imaginer un modèle pour un drapeau breton moderne.
Jusqu’ici, les régionalistes utilisaient généralement le drapeau semé d’hermines, attesté pour la première fois sur un sceau ducal en 1318. Mais déjà les jeunes de Breiz Atao voulaient abandonner ce drapeau qu’on confondait souvent avec le drapeau fleurdelisé royaliste. Marchal imagine donc un drapeau moderne en 1923 : “au coin gauche du drapeau un quartier d’hermines innombrables, neuf bandes égales, alternativement noires et blanches, couleurs traditionnelles, lesquelles bandes représentent, les blanches les pays bretonnants : Léon, Trégor, Cornouaille, Vannetais; les noires les pays gallos : Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre.”. Le drapeau est officiellement arboré pour la première fois au pavillon de la Bretagne de l’Exposition des Arts-Décoratifs en 1925, puis flottera en 1937 sur l’esplanade des Invalides pour l’Exposition Internationale de Paris.

Marchal s’éloigne peu à peu du nationalisme strict de Breiz Atao, incarné par Mordrel, et se rapproche des idées fédéralistes et laïques. En 1931, il lance le premier numéro de “La Bretagne fédérale”, revue de la Ligue Fédéraliste de Bretagne qu’il anime avec quelques camarades. Il y défendra pendant quelques années une ligne fédéraliste européenne, socialiste, favorable à la défense des droits des minorités nationales et fermement hostiles aux impérialismes et aux totalitarismes.
En 1940, Marchal se retrouve mobilisé à Paris mais rentre à Laval dès septembre. Il se désintéresse alors de la chose politique et se tourne vers les études druidiques en fondant la revue Nemeton dans laquelle il développe ses idées néo-païennes. Il se rapproche alors à nouveau d’Olier Mordrel et des idées nationalistes bretonnes.

À la “Libération”, il est accusé d’avoir collaboré et est condamné à 15 ans d’indignité nationale, puis amnistié en 1951. Après guerre, Marchal collabore toujours à quelques revues spiritualistes et adhère au Mouvement pour l’organisation en 1961. La santé de Morvan Marchal se détériore rapidement, et il meurt le 13 août 1963 à Paris où il fut enterré avant que ses restes ne soient transférés en 1997 au cimetière de Châteaugiron dans le caveau familial.
Morvan Marchal reste aujourd’hui une figure importante du nationalisme breton au XXe siècle, et le père de notre drapeau national. Nous invitons nos lecteurs à honorer sa mémoire.
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Neven ar Ruz
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A la demande de sa fille Francine MARCHAL (âgée de 97 ans) il serait nécessaire de rajouter le texte suivant dans votre article.
« À la Libération, il sera condamné à quinze ans d’indignité nationale, puis amnistié en 1951. »
Avec mes sincères remerciements
Bien cordialement
Sonya BAUDRIER (petite-fille de Morvan MARCHAL)
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Précision apportée.
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