Kala-goañv, en français les calendes d’hiver, correspond à la fête plus connue du grand public sous le nom de Samain. Cette fête religieuse celtique, célébrée autour du 1er novembre de notre calendrier, correspondait chez les Celtes au début de la saison sombre (“le début de l’hiver”). Cette fête de transition était célébrée dans l’antiquité dans tout le monde celtique. Aujourd’hui, elle perdure à travers la Toussaint et la Gouel an Anaon (fête des morts) qui y est associée en Bretagne.

À l’origine, les Celtes se rassemblaient autour de festivités pendant quelques jours. Il est difficile de savoir avec précision les rituels que réalisaient les Celtes à cette époque mais la période de Samain était vraisemblablement associée à des questions politiques (vote de lois, justice) et religieuses (période de passage dans l’Autre Monde, résidence des dieux).
Progressivement, la fête celtique originelle fut intégrée au corpus traditionnel du christianisme à travers l’institution de la fête de la Toussaint au début du Moyen-Âge. Par la suite, la fête d’Halloween s’est diffusée un peu partout en Europe via le monde anglo-saxon, perdant sa signification religieuse.

En Bretagne existe depuis des temps immémoriaux une coutume chez les enfants de sculpter des visages sur des betteraves et d’y introduire une bougie à la période de la Toussaint. Ces lampions étaient déposés la nuit sur des talus ou sur le bord des chemins, pour symboliser l’Ankou et les esprits des êtres de l’Autre Monde qui se manifestent pendant cette fête.

Dans la commune de Plougastel subsiste également une coutume héritée des temps anciens, la cérémonie du Gwezenn an Anaon, l’arbre des morts. Cette fête communautaire rassemble les habitants de la commune autour de pains partagés, de chants à l’intention des morts, et de la vente aux enchères d’une branche d’arbre piquée de pommes. Cette coutume subsiste encore de nos jours, malgré les assauts du clergé dans les années 1970.

Continuons d’honorer nos traditions et ne rompons jamais cette chaîne sacrée qui nous lie encore à nos ancêtres les plus lointains.
Kenavo ar wech all, er bed-mañ pe er bed all !
Au revoir, dans ce monde-ci ou dans l’autre !
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Neven ar Ruz