Le 14 Juillet, les Français fêtent leur fête nationale. La date est symbolique, elle correspond à la fête de la Fédération du 14 Juillet 1790, qui elle-même commémore la prise de la Bastille en 1789. Les Français fêtent ainsi deux évènements qui marquent le début de la fin de la monarchie française et la naissance de la République.

Mais pour nous Bretons, la Révolution marque une bien triste période : celle de la destruction politique de la Bretagne en tant qu’entité distincte. Cet assassinat se fait en trois temps : 

– Fin de l’autonomie bretonne : Le 3 février 1790, le parlement de Bretagne est lui annulé, par un acte unilatéral de l’Assemblée constituante française. Les parlementaires bretons déclarent le même jour la “nullité absolue et à perpétuité” de cette annulation, par la voix de Jean-Baptiste Le Vicomte de la Houssaye, alors président du parlement de Bretagne.

– Destruction de la Bretagne en tant qu’entité administrative unie : le 26 février 1790 la province de Bretagne est alors divisée en plusieurs départements, sans liens avec les anciens pays traditionnels.

– Assassinat programmé de la langue bretonne : très tôt, la République française s’attachera à combattre les langues dites régionales. En octobre 1793, il est décrété que “dans toutes les parties de la République, l’instruction ne se fait qu’en langue française.”.

Cette politique anti-bretonne provoqua une vive réaction du peuple breton qui se souleva à travers le mouvement de la Chouannerie que nous avons déjà évoqué ici sur notre site ( voir Le combat d’Armand Tuffin de La Rouërie pour les libertés bretonnes. – Barr-Avel ou « Georges Cadoudal le révolté » de G. Lenotre. – Barr-Avel).

La République française, par la suite, s’acharnera à détruire toute trace de l’identité bretonne, mais aussi les autres identités charnelles des peuples de l’Hexagone, pour créer le nouveau citoyen républicain, véritable homo sovieticus cosmopolite avant l’heure.

Alors non, nous ne fêterons pas le 14 Juillet.

C’est pour nous une journée de deuil national. 

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Neven ar Ruz