Armand Tuffin de La Rouërie (1751-1793) était un militaire breton, héros de l’indépendance américaine et ardent républicain. Voyant la tournure des événements lors de la Révolution française, le colonel Armand se lance dans la préparation d’un soulèvement dirigé contre la politique aberrante de ceux qui trahissent l’idéal de liberté.

En 1790, tout le monde ou presque est royaliste (le clivage entre républicains et royalistes se déroulera à partir de l’arrestation du roi en 1792). Opposé au pouvoir royal, Armand souhaite que chaque nation (à commencer par la Nation bretonne) soit libre et souveraine, et que le roi ne soit que le commun fédérateur entre toutes les républiques du royaume.
Il fut soutenu dans son entreprise par un des frères du roi Louis XVI, le comte d’Artois, futur Charles X, alors émigré à Coblence. Son mouvement s’appelait Association bretonne, les armes étaient achetées par La Rouërie en Angleterre ou envoyées depuis Ostende. Le colonel Armand s’était également lié à l’intrépide paysan Jean Cottereau, dit Jean Chouan, à qui il enseigna toutes les techniques de guerre de partisans.

Sur les places publiques, ses affiches disaient : « Vous, Bretons, mes chers amis, je veux vous aider à recouvrer vous-mêmes les anciennes franchises et les anciens droits qui étaient à la fois le rempart le plus solide de votre liberté politique et religieuse, comme le plus sûr garant de votre paix intérieure et de la prospérité qu’elle produit. »
Jusqu’à 10.000 hommes pouvaient être rassemblés avec la Rouërie à l’Ouest pour marcher sur Paris tandis que l’armée des Princes soutenue par l’Autriche s’avancerait depuis l’Est, prenant ainsi l’armée gouvernementale en étau. Malheureusement, le plan échoua avec la bataille de Valmy le 20 septembre 1792.
Désespéré, le colonel Armand rentra en Bretagne et pris le maquis. Plus tard, il dut s’aliter à cause d’une fluxion de poitrine. La cousine d’Armand, Thérèse de Moëlien, appela un médecin parisien, son ami Chévetel, mais ce dernier le trahit et appela les autorités. Trop tard, le colonel Armand venait de mourir le 30 janvier 1793.
Par la suite, douze chefs de l’Association bretonne furent guillotinés le 18 juin 1793, parmi eux 3 femmes dont la comtesse de Guyomarais et Thérèse de Moëlien.

N’oublions pas le sacrifice de ceux qui sont morts pour défendre les libertés bretonnes.
Dalc’homp soñj anezho !
Basti Kurun
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Pour approfondir le sujet, une magnifique chanson du groupe Dazont sur le colonel Armand : https://www.youtube.com/watch?v=RNKO6iNcOzA
Une réflexion sur “Le combat d’Armand Tuffin de La Rouërie pour les libertés bretonnes.”