« Vers une Europe des patries charnelles ? » (Saint-Loup)

Nous proposons aujourd’hui à nos lecteurs des extraits d’un article de l’écrivain français Saint-Loup, paru en 1976 dans la revue Défense de l’Occident. Pour des raisons de censure, nous avons coupé les passages condamnables et remplacés les expressions condamnables par des synonymes en italique. L’article peut être lu dans son intégralité sur le site de nos amis de la revue Vouloir : http://www.archiveseroe.eu/saint-loup-a48276837.

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« (…) L’Europe doit donc être repensée à partir de la notion biologiquement fondée du sang (…) et des impératifs telluriques, donc du sol. Voilà quel est le contenu des “patries charnelles”. Il ne peut exister que de petites patries charnelles nourries de cette double force. En effet, plus l’espace unifié s’étend, plus la réalité raciale se dilue par mélange et plus le territoire échappe à la propriété de l’individu au profit du groupe. En gros, nous devrons choisir entre l’URSS et la Bretagne, le destin continental ou le destin régional. La grenouille peut bien se faire aussi grosse que le bœuf et en crever, mais elle peut aussi rester grenouille. C’est là que je me sépare de mes nombreux amis nationalistes, tout en partageant beaucoup de leurs opinions de base. C’est là que je me sépare de mes nombreux amis catholiques tout en partageant aussi une bonne partie de leur morale. Car la France qui portait dignement ce nom, celle des rois, qui représenta la plus brillante réussite de toute l’histoire de l’Occident, s’est suicidée en assassinant Louis XVI et ne renaîtra plus. Elle achèvera de disparaître dans un continent soviétisé, entraînant avec elle la disparition des noyaux qui firent sa force, les Germains, les Celtes, et les Alpins.

Saint-Loup
Saint-Loup fut un grand défenseur des patries charnelles.

(…) Au Centre d’Études de Hildesheim, (…) nous avions dressé la carte des “patries charnelles” que nous prétendions faire reconnaître par notre combat et imposer aux pangermanistes qui ne nous suivaient pas — et il y en avait — avec l’appui des armes que nous aurions, si nécessaire, conservées au-delà d’une victoire militaire. C’était une Europe biologiquement fondée et dénationalisée. Je la considère comme parfaitement valable aujourd’hui car, aujourd’hui comme hier, les Bretons ne sont pas des Niçois, les Basques des Andalous, les Bavarois des Prussiens, les Corses des Picards et les Piémontais des Siciliens ! Nous disions : chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. (…)

De toute manière, les nations historiquement fondées sont condamnées. Elles ont fait leur temps et coûté trop de sang pur. Exemple : le vent tourne aujourd’hui au mariage d’amour entre la France et l’Allemagne ? Apparence seulement que sous-tendent les grands intérêts économiques. Il n’y aura jamais de véritable entente franco-allemande. Le contentieux historique entre les 2 nations est trop lourd. Mais entre la Bretagne et la Bavière il n’existe pas de contentieux historique. (…)

Europe SS
L’Europe des ethnies de Saint-Loup.

Fédérées, toutes ces provinces s’effaçaient devant la collectivisation des moyens de défense et de l’économie. Cinquante millions de combattants commandés par l’élite (…) du continent tenaient facilement en respect les 2 milliards d’Asiates et d’Africains qui fatalement, vont nous donner l’assaut au cours du siècle prochain. L’économie qui, elle, ne pouvait être “régionalisée” aurait été planifiée car on ne voit pas une 5 CV Renault conçue selon une technique basque, entrant sur la chaîne selon une méthode poméranienne et recevant une finition scandinave. Problème mineur. Depuis l’âge des cavernes l’homme reste en mesure de se donner l’économie qui lui plaît et il n’est d’autre richesse que d’hommes. (…)

Aujourd’hui cependant, la tendance centrifuge des ethnies qu’oppriment les nations est plus accusée que voici 30 ans. L’espace germanique constitue une république fédérale où Munich ne dépend pas de Hambourg comme Nice ou Bordeaux de Paris. Si un référendum populaire posait aux Piémontais, Bergamasques, Vénitiens, Lombards, la question : « préférez-vous un régime d’autonomie à la domination républicaine de Rome ? », les “OUI” représenteraient 80 % des réponses et, déjà, le Val d’Aoste, le Sud Tyrol, la Sicile, ont gagné leur indépendance culturelle. Les Flamands désirent se séparer des Wallons et de l’État royal belge. Et si Franco avait donné l’autonomie aux Basques et aux Catalans, il aurait empêché les marxistes de se faire leurs porte-parole.

Régionalismes
De la Galice à la Flandre, l’Occident assiste au réveil des nations ethniques.

L’Europe ancienne sera fatalement contrainte de rendre leur liberté à ses ethnies ou de les décimer. Car on ne voit pas qui, dans l’immédiat, pourrait détenir les moyens de fédérer ces “patries charnelles”. La liberté par le suffrage universel ? C’est le chaos, la lutte à couteau tiré pour délimiter les zones d’influences respectives; adopter une langue communautaire complétant les langues régionales (quelle bagarre entre le Français, l’Anglais et l’Allemand ! ). Le marché commun peut-il devenir autre chose qu’une affaire de gros sous jouant au profit de quelques puissances internationales ? (…) »

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Saint-Loup

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