« La Bretagne n’est pas morte, elle est née », Olier Mordrel

L’Europe, au cours de sa splendide et tumultueuse histoire, a toujours subi l’impulsion de certains centres animateurs.

Rome et Byzance au temps des invasions barbares, Paris au Moyen-Âge, Bruges et la Hanse au XIVe siècle, Venise, Florence et la famille des villes italiennes pendant la Renaissance, Paris et Londres du XVII au XIX – siècles. Aujourd’hui Rome à nouveau et surtout Berlin.

Autour de ces pôles historiques, qui attirèrent les talents et les ambitions, qui sécrétèrent à foison la puissance et la richesse, les pays qui n’avaient point reçu du destin une mission directrice sommeillaient ou suivaient.

L’histoire est faite par les peuples qui mènent.

CEUX-LA SEULS EN RECUEILLENT LES PROFITS ET LES LAURIERS.

NOTRE HEURE N’ÉTAIT PAS VENUE.

Notre Bretagne n’a jamais mené le jeu au long de ses mille années d’indépendance.

Elle est constamment restée dans une position de défense, lut­tant de son mieux — non sans habileté — contre ses puissants voisins anglais et français, mais toujours repliée sur elle-même, contractée.

Pendant mille années, elle a conservé les mêmes frontières, ses hommes d’armes ont monté la garde aux mêmes croisées de chemins, aux mêmes échauguettes, aux mêmes lisières de bois.

Elle a été un pays sans appétit et sans ambition.

Le sort des peuples s’est joué loin d’elle.

Elle a été un élément de résistance, non de progrès.

Elle devait être tôt ou tard , elle a été éliminée en tant que facteur politique.

Saint Aubin du Cormier 1488
En 1488, la Bretagne perdait son indépendance

Il ne pouvait en être autrement.

QUI N’AVANCE PAS RECULE.

Qui ne veut pas commander doit se résoudre à obéir.

Ni au Xe, ni au XIXe siècle, l’heure de la Bretagne n’était venue.

LA RÉVOLUTION DU PROGRÈS.

Qui donc se souciait de cette presqu’île rocheuse, aux petites industries, au petit commerce, que d’interminables trajets en chaise de poste cahotant par les chemins ravinés, reliaient au bout de mille peines aux grandes artères de vie de l’Europe : la Seine, le Rhône, le Pô ?

Le bon La Fontaine ne se gênait pas pour rire de nos Quimper-Corentin où le destin envoyait ceux qu’il voulait voir en rage.

Les Bretons n’avaient qu’une échappée : la mer. Ils s’y jetaient bravement sur les coques de noix d’autrefois, dans les longs voyages incertains avec le spectre du calme plat et du scorbut.

L’heure de la Bretagne n ‘était pas venue.

La civilisation moderne est entrée dans notre petit monde à part comme un ouragan qui brise les portes.

Les routes, les chemins de fer, les écoles, les journaux, les machines, les autos, la T.S.F., les bateaux à vapeur ont en moins d’ un siècle changé le visage de la Bretagne.

La vieille Armorique qu’aimaient tant nos pères, dont nous-mêmes conservons la tendre nostalgie, la vieille Bretagne aux mœurs douces et poétiques a été balayée.

Breton paysan
La Bretagne d’autrefois n’est plus qu’un souvenir

De nouvelles générations de Bretons ont poussé au milieu des décombres, en tous points dissemblables de leurs grands-parents qui leur faisaient presque figure d’étrangers et les traitaient eux-mêmes d’étrangers.

Ce fut la rage des modes nouvelles, du parler nouveau, du changement, du progrès.

La Bretagne était morte ?

Non, elle sortait de sa gangue.

La Bretagne allait naître.

LA BRETAGNE RENTRE EN JEU.

Le monde moderne a brisé notre vieux cadre, mais il nous en offre un nouveau si prometteur que le passé tant regretté par nos vieux pères aux longs cheveux paraîtra pâle à côté de l’avenir qui déjà brille pour nous.

Le fait énorme du monde moderne est en ce qui nous concerne le suivant : LA BRETAGNE N’EST PLUS ISOLEE.

Elle est devenue en puissance un des pôles de l’histoire qui va se construire sur les ruines de l’Europe du XIXe siècle.

La haute mer n’est plus une barrière , c’est un lien.

Sa situation maritime avancée met la Bretagne dans une posi­tion unique et privilégiée pour commercer avec la terre entière.

Bretagne vue de l'espace
La Bretagne vue de l’espace, une situation géographique exceptionnelle

Le chemin de fer, l’avion, la poste rapide suppriment toutes les distances qui autrefois la retranchaient du cœur du continent.

La Bretagne n’est plus un bout, un cul-de-sac, c’est un centre rayonnant.

Nous l’avons dit : LA POINTE AIMANTEE DE L’EUROPE.

LES HOMMES SEULS FONT L’HISTOIRE.

C’est entendu, notre terre n’est pas riche partout, nos ports sont petitement installés, notre sous-sol reste en friche. Nous n’avons pas de grande métropole, de centre financier, de bourse mondiale. Nous n’avons ni pétrole, ni charbon, ni laine.

MAIS CECI N’A AUCUNE ESPECE D ’IMPORTANCE.

L’histoire a été forgée par les peuples hardis et non par les nations repues.

Quand les Anglo-Saxons ont débarqué dans l’Ile de Bretagne, ils n’avaient que leurs bras et leurs épées. Au XX siècle ils ont le monde à leur service et disposent des deux tiers de toutes les ressources terrestres.

Saxons
Les Saxons n’avaient que leurs bras et leurs épées. Leurs descendant dominaient le monde un millénaire plus tard

L’Empire allemand d’Hitler est né du Margraviat de Brandebourg. Un pays à peine plus étendu que le nôtre, moitié moins peuplé, sans frontières naturelles, sans traditions, et qui n’était que sables, bois et marécages.

Mais où a su grandir une race vigoureuse et disciplinée, enca­drée par des chefs avides de domination et dignes, par leurs apti­tudes et leur sacrifice de soi, de dominer.

C’EST L’ORDRE, LA VOLONTÉ, LA CONTINUITÉ, LA BRA­VOURE, L’ESPRIT POLITIQUE qui d’un petit pays Inconnu et déshérité a fait, en trois siècles, le plus puissant empire de notre vieux monde.

Du charbon, du pétrole, de la laine, il en a et il en aura.

De l’or, il s’en passe.

LA FORCE BRETONNE.

À nous maintenant, Bretons, de faire parler de nous.

NOUS AVONS TOUT CE QU’IL FAUT POUR ÊTRE FORTS : un pays tout d’un bloc, sans fissure, harmonieux, ayant fait ses preuves.

Chaque Breton, au travail comme au feu, a expérimenté CE QUE VAUT SON SANG. Il ne craint la concurrence ni comme maçon, ni comme laboureur, ni comme marin, ni comme ingénieur, ni comme écrivain, ni comme soldat.

La femme bretonne est un modèle d’intelligence, de dévoue­ment, de fécondité et de fidélité au foyer pour toutes les femmes d’ Europe.

La race bretonne est une des plus riches en possibilités qui soient : à la fois dure et sensible, réfléchie et enthousiaste, fidèle et audacieuse, rêveuse et réaliste.

Mais il nous manque encore trop souvent une chose : LA CONFIANCE EN NOUS ET L’APPÉTIT D’ACTION.

Ces qualités indispensables à tout peuple qui veut grandir étaient celles de nos pères, les Bretons de Fracan et de Nominoë qui ont conquis l’Armorique et fondé le royaume de Bretagne contre vents et marées, qui ont — il y a mille ans — porté ses frontières jusqu’au cœur du Maine et du Poitou.

Bretagne Salomon
La Bretagne du roi Salomon

Nous les retrouverons pour nous tirer du désastre définitif qui nous menace.

Elles sont toujours en nous.

NOS COMBATTANTS N’EN DOUTENT PAS.

NOTRE SEULE ISSUE.

La France où nous vivions, où nous avions nos habitudes — nos mauvaises habitudes — n’est plus. CE QUI EST PIRE : NOUS N’Y CROYONS PLUS.

Chaque jour, ce qu’il en demeure change d’âme et d’ aspect.

Il ne reste rien de ce qu’elle pouvait, il y a six mois encore, représenter de force et de sécurité.

Nous sommes abandonnés à nous-mêmes.

Plus personne, ni la France d’hier qui n’est plus, ni la France d’aujourd’hui qui n’est qu’une chose sans forme, ne nous sauvera.

Nus en face de notre sol en proie à la tourmente, nous nous retrouvons ce que nous n’avons jamais cessé d’être : des Bretons.

Nous n’avons pas le choix : NOUS DEVONS ÊTRE DES BRE­TONS OU N’ÊTRE PLUS RIEN QUI AIT UN SENS.

Nationalistes Bretons
Le nationalisme breton, notre seule issue

C’est notre seule issue.

Et c’est une issue vers la renaissance de notre race, l’essor inattendu de notre pays, la force neuve et tous les bienfaits qui l’accompagnent.

La Bretagne n’est pas morte : ELLE EST NÉE.

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Olier Mordrel

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