Gouel Sant Padrig vat d’hol lennerien !
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« Sois donc fière, Armorique, il est fils de ta lande,
Le grand saint appelé l’Apôtre de l’Irlande ;
Dans tes bois il reçut le sceptre pastoral
Qui défendait Eir-Inn sous le sceptre royal ! —
Mais l’esclave s’est rebellée ;
Patrick, le doux évêque, est nommé chef des clans !
Voix du cœur, air bardique, allez, nobles élans,
Retentissez dans la mêlée !
I
L’Arvor frémit à ton rappel,
Patrick, son fils, descend du ciel
Eir-Inn !
II
Lui, par qui Dieu te fut porté,
Te portera la Liberté,
Eir-Inn !
III
Il est temps, sors du gouffre amer
Ô perle blanche de la mer,
Eir-Inn !
IV
Va ! le Léopard du Saxon
En vain mordrait ton écusson,
Eir-Inn !
V
Patrick, pour l’enchaîner encor,
Patrick a son étole d’or,
Eir-Inn !
VI
Sous le bâton épiscopal
Mourra le sanglant animal,
Eir-Inn !
VII
Le Léopard et ses petits.
Traîtres à Dieu, sont des maudits,
Eir-Inn !
VIII
Mais toi, qui combats pour la foi,
Les Saints combattront avec toi,
Eir-Inn !
IX
Il est temps, sors du gouffre amer,
Ô perle blanche de la mer,
Eir-Inn ! …
Vœux impuissants ! force du crime !
Le Saxon est vainqueur du courage et de l’art ;
L’oeil farouche, la gueule en sang, le Léopard
Sous ses griffes tient la victime.
Vivez pourtant, vivez, mes imprécations !
Vents de colère, entrez au cœur des nations !
Gloire aux vaincus ! Et toi, protège encor tes ouailles,
Patrick, ô saint pasteur, ô fils de la Cornouailles ! »
Auguste Brizeux