Le solstice est d’abord un événement astronomique qui arrive deux fois dans l’année, durant le jour le plus long pour le solstice d’été, aux alentours du 21 juin et durant le jour le plus court pour le solstice d’hiver, vers le 21 décembre.
Ces événements étaient célébrés par nos ancêtres et par une bonne partie des humains sur la terre : les Européens, bien-sûr, mais aussi les Indiens et les Amérindiens. À l’époque des Indo-Européens on fêtait encore les solstices. Ensuite, cette tradition est restée bien vivante quand a été fixée la date de la naissance de Jésus Christ au 25 décembre par l’Eglise au IVe siècle après JC. Les gens sont alors plus facilement passés d’une religion à l’autre car ils associaient les deux fêtes.

Au premier siècle après JC Tacite écrit encore que les Germains fêtent le solstice d’hiver par des grandes célébrations. Cette tradition-là dura longtemps dans les pays germaniques. Procope de Césarée raconte au VI e siècle que les Germains fêtaient le solstice d’hiver en faisant des grands feux de joie et en lançant des grandes roues enflammées sur les pentes des montagnes et des collines. Le symbole est alors très clair : on fête le retour du soleil, Sol Invictus. Après des mois d’anxiété se lève enfin à nouveau le soleil, symbole d’espoir. On peut d’ailleurs voir aussi ici un lien avec la naissance de Jésus : comme le soleil il est un symbole d’espoir qui éclaire l’humanité, perdue dans les ténèbres.

Une autre tradition des anciens temps qui est restée vivante est l’arbre qu’on met dans les maisons à l’époque de Noël. La première mention de cet arbre est faite en 1605 mais la tradition est plus ancienne. Sur des peintures rupestres du Néolithique retrouvées en Suède on voit déjà des arbres liés à des célébrations. À Rome encore on utilise de la végétation pour décorer les maisons pendant les Saturnales entre décembre et les calendes de Janvier. C’est cependant dans les pays germaniques qu’est restée la tradition la plus vivante. Autrefois, les Germains honoraient l’Yggrdrasil, un arbre sacrée. En 1200 on trouve mention d’arbres qu’honoraient les gens sur une montagne à Nordhausen en Allemagne, et deux siècles plus tard encore on retrouve un arbre qui était promené pendant la procession de Saint-Urbain à Nuremberg. Aujourd’hui on met encore un sapin dans la plupart des maisons d’Europe. Le sapin n’a pas été choisi par hasard mais parce qu’il reste vert pendant l’hiver et qu’il est ainsi un symbole d’éternité.

Il ne reste pas beaucoup de traces aujourd’hui de la fête païenne en Bretagne, mais Charles Le Goffic parle cependant d’un cantique qui était chanté à l’époque de Noël en Bretagne encore quand il écrivait son livre « l’Âme bretonne » au début du XXe siècle :
« Allons sans plus attendre
Voir Dieu dans son berceau ;
Hâtons-nous de nous rendre
Près du soleil nouveau… »

Le solstice était appelé « Gouel an Heol » (la fête du soleil) par nos ancêtres selon lui, et si les Bretons ont aujourd’hui perdu le sens antique de la fête « la race continue machinalement le « geste héréditaire » » comme le dit Charles Le Goffic dans son livre. Alors, comme nos ancêtres, je vous propose de continuer avec le « geste héréditaire » pour honorer ensemble le Soleil, nos ancêtres, et la naissance du Sauveur.
Joyeuse fête du Soleil à tous !
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Neven ar Ruz